Dans Ravage de René Barjavel, Paris de 2052 est une cité ultra‑moderne, entièrement dépendante de l’électricité : transports volants, robinets magiques, communications instantanées… Jusqu’au jour où l’inattendu se produit : plus aucune énergie. En un éclair, la civilisation s’effondre — chutes d’avions, véhicules hors de contrôle, silence total. Face à ce chaos, le jeune François Deschamps s’exile hors de la capitale, en quête d’une vie plus simple et humaine, fondée sur la solidarité, l’entraide, hors du règne de la technique.

Ce récit, puissant et intemporel, trouve aujourd’hui un écho cruel dans la panne géante d’électricité du 28 avril 2025 qui a frappé l’Espagne et le Portugal. En quelques secondes, infrastructures, communications et transports se sont paralysés, exposant la vulnérabilité d’un réseau hi-tech mal armé face à l’imprévu. À l’instar de Barjavel, cet événement contemporain a mis en lumière les risques d’une dépendance totale à l’énergie, et l’urgence d’une résilience structurée — sources de secours, diversification des réseaux, plans de reprise…

Ravage invite ainsi à réfléchir : jusqu’où peut-on confier notre destin à une puissance volatile ? Le roman devient une fable réaliste, un plaidoyer en faveur d’un équilibre entre progrès et prudence, au cœur de nos électriques ambitions. Une œuvre visionnaire qui résonne comme une alerte pour notre monde connecté, à travers le prisme de l’imaginaire et des faits.